William aventurier utilisant un couteau

Choisir son couteau

par | 12 Mar 24

Parler de couteau est un sujet pour le moins inépuisable. Je me permet donc, d’apporter mon humble avis et ainsi ajouter une pierre à l’édifice . Pour un débutant, le choix d’un couteau peu s’avérer cartésien . En effet, les innombrables marques et surtout la multitude de modèles proposés sur le marché est  impressionnante, avec des designs parfois douteux dans le seul but d’attirer l’attention au détriment de la maniabilité et de la sécurité. Lorsque l’on aborde une conversation à propos de couteau, les avis divergent forcément. Chacun exposent ses arguments fondés sur sa propre expérience et de l’usage qu’il en fait sur le terrain. Fort est de reconnaître que chaque interlocuteurs à plus ou moins raison. Je vais dans la mesure du possible essayer de conseiller les personnes indécises, par rapport à l’activité qu’ils pratiquent ou qu’ils vont pratiquer. Je divise en trois catégories, les outils coupants préconisés pour les activités nature.

Quel type d’utilisation et de modèle ?

  • Premièrement : la rando, le camping, et le pique nique.
  • Deuxièmement : le buscraft.
  • Troisièmement:  les expéditions lointaines.
    Je ne considère pas la survie, comme une activité nature à part entière, mais plutôt une situation indépendante de notre volonté, où il faudra le cas échéant d’adapter aux conditions de terrain et aux circonstance d’urgence.

Cependant, pour  les personnes plus exposées à se retrouver un jour dans ce genre de situation, un entraînement spécifique est évidement nécessaire. Dans ce cas précis, le choix d’un couteau doit être longuement réfléchit et être classé dans la catégorie expédition.

Pour les premières activité précitées, le choix peut être simple. J’orienterai les personnes vers un classique du genre, le légendaire Opinel. Je voulais éviter de citer des marques mais parfois cela peut être difficile. Comme beaucoup de gamins l’Opinel numéro huit à été mon premier couteau.
Facile à ranger dans la poche de son pantalon. Cependant le numéro dix est plus costaud et élargit notre champs d’action. De taille plus imposante il sera porté à la ceinture dans son étui. Pour un prix de 10£90, à ce prix, vous pouvez  ajouter une pierre à affûter de la même marque.
En France, beaucoup d’artisans proposent de jolis pliants. Il me semble difficile de tous les citer tellement la liste est longue.

Un autre style de couteau très sympa qui ne me quitte jamais car très compact et assez polyvalent dans sa catégorie est le couteau suisse victorinox (modèle Hunter).  Ce multi lames possède, entre autre, une vraie lame à éviscérer assez rare pour être mentionné, le tire bouchon, pratique pour le pique nique, et bien sur la scie à bois en plus de sa lame classique. Porté à la ceinture vous ne le sentirez même pas. Il coûte plus cher aux alentours des 50 euros. Rien ne vous empêche d’opter pour un couteau à lame fixe de dimension raisonnable, et nul besoin d’un couteau de Rambo pour couper une tranche de saucisson. Chez nos amis suédois, la légendaire marque Morakniv, propose une gamme de couteau assez impressionnante, comme  le basic 511, décliné en différente couleur d’ un prix plus que raisonnable de 6€50. Le second modèle est le Companion à 12€95 puis progressivement nous montons en gamme jusqu’au modèle Garberg multimount prévus pour le bushcraft et les expéditions lointaines. Quasi indestructible pour un prix de 80€.

Pour les activités nature poussées

Ce que je demande à un couteau, c’est d’être sûr qu’il ne me lâchera pas dans les conditions les plus difficiles. J’entends par là, lui faire subir une certaine maltraitance.  C’est à dire une robustesse à toute épreuve de la lame et du manche, qu’il tienne le fil et en plus d’un aiguisage facile. Maniable, équilibré possédant un bon grip même les mains mouillées ou poisseuses, facile à nettoyer ainsi en découlera la sécurité à l’usage. Ce super couteau ne doit pas dépasser les 180 grammes. Le choix d’un couteau se détermine, par l’usage principale que nous allons en faire. Le choix de la lame est importante, sa dureté exprimée en rockelle C ( HRC) détermine la qualité de son tranchant. Pour un ordre d’idée, 53 à 54 HRC, la lame a une dureté correcte. De 56 a 58 HRC, la lame garde un bon tranchant et reste facile à affûté. Au delà de 58 a 60 HRC, il s’agit d’une très bonne lame qui sera plus délicate à aiguiser. La dénomination des aciers est aussi un facteur de choix. Il est donc important, lors de l’achat de votre futur couteau, de connaître les pourcentages de la composition des éléments de votre lame et ces caractéristiques qui lui sont propres. Un taux de carbone élevé permet une excellente qualité de coupe. A contrario la lame s’oxyde rapidement. Pour remédier à ce soucis récurant un ajout de chrome est nécessaire pour sa résistance à la corrosion. Il est dit qu’un minimum de 13% de chrome l’acier devient inoxydable.  En général, les couteaux de poche sont en acier 440C. Pour les couteaux de bushcraft. l’acier inoxydable 14C28N est un bon compromis comme pour le MORA Garberg ou le kodiak de chez wildsteer. L’acier MOX 27 co est un haut de gamme utilisé  pour la fabrication des couteaux Avanona. Une bonne lame c’est bien, mais la qualité du manche l’ai tout autant. Les matières organiques tel l’os, la corne, le bois des différent cervidés permette d’obtenir des couteaux de toutes beauté dont il faut prendre grand soin. À déconseiller aux bourrins pour la pratique du buchcraft. Mais autorisé pour le pique nique et la rando. Pour le bois, c’est le même principe un manche en olivier, ou en bois exotique comme l’amourette ou le bois serpent (Guyane) est du plus bel effet. Les matières composites sont donc la meilleur solution le G 10 et le Mircata sont des fibres de verre ou de papier, de tissus ou de lin imprégné de résine époxy. Solide, durable, résistant aussi bien à la chaleur qu’à l’humidité. La façon de travailler la matière surtout la surface permet d’obtenir un aspect plus ou moins anti dérapant lorsque le manche est mouillé. La gomme est utilisée avec succès sur les couteaux de la marque Mora. Les matières fossiles tel l’ivoire de mammouth sont assez onéreuses du fait de leur rareté. Associer à une lame damassée, vous avez entre les mains un véritable objet d’art. La forme général du couteau doit être harmonieuse. Cependant il faut garder à l’esprit : que qui peu le plus peu le moins. Cela peut donc influencer sur la taille du couteau, l’épaisseur de la lame et sa forme général, sans tomber dans l’excès d’une lames démesurée aux formes parfois extravagante pour attirer l’œil du client, au détriment de la sécurité .

La sécurité avant tout

Je suis assez chiant en terme de sécurité mais comme le dit le proverbe, mieux vaut prévenir que guérir. Un couteau simple, sans artifice est à privilégier. Pensez qu’à la base, un couteau est fait pour couper. Je banni les couteaux de style Rambo, juste bon à frimer lors des sorties buschcraft ou sur les stages dit de survie. Certain argumente en disant : oui mais je peux couper des arbres de quinze centimètres, dépouiller un sanglier et bâtonner sans soucis. Si tu veux couper un arbre, prend une scie tu te feras moins chier. Pour ton sanglier, il faut d’abord l’attraper, et sache qu’un simple pliant avec une lame de dix centimètres suffit amplement. Comme nous l’avions fait avec mon ami Loïc avec un orignal de 380 kilos prélevé sur sa pourvoirie. Pour ce qui est du bâtonnage, pratique à la mode, je ne la critique pas, mais pour ma part je ne vois pas trop d’intérêt à l’utiliser systématiquement, si ce n’ai en cas de forte pluie pour récupérer le cœur de vos bûches encore sèches. Je trouve qu’il y a assez de bois mort sur pied et au sol. En plus cette activité bruyante pourrait éventuellement éloigner le gibier autour du carbet. Dans la limite du raisonnable un couteau peut être polyvalent pour les travaux de base sur le camp, mais ne suffira pas lors d’expéditions lointaines.

Mon équipement de base

À titre d’exemple voici mon équipement de base en se qui concerne mes coupants. Lors de mes séjours de trois semaines sur un fleuve parfois à plus de 200 kilomètres à l’intérieur de la jungle. Inutile de vous préciser, que la logistique doit être étudier dans ses moindres détails. Dans ce cas, je prévois tout en double. Pour imager ces propos, il se dit au Brésil « quando tu tem dois, tu memum. Se tu tem um , tu não tem nemhum » (« quand tu en as deux, tu en as un. Si tu n’en n’as qu’un, tu n’as rien »).

  • Deux scies d’élagage de très bonne qualité et pliables afin de couper les fourcas et les faîtières pour la confection du carbet.
  • Deux coup-coupes appelés sabre d’abatis ou machette. Pour layonner, je préfère le type Saramaca à la lame longue et recourbée un peu plus lourde en bout  C’est une arme dangereuse à manier avec précaution. La dragonne est donc obligatoire et si possible de couleur vive. On peut aussi appliquer de la peinture fluo sur la lame et le manche afin de la repérer dans le végétation. Une lime tir-point suffit pour l’affûtage, c’est du rustique. Les machettes proposées en France sont certes solides avec une épaisseur de lame avoisinant le quatre millimètres mais trop courte et surtout pesante. Si elles sont efficaces pour faire joujou en bushcraft, je défis quiconque de manier un tels outils dans la jungle pendant une journée entière. C’est la tendinite assurée avant la fin de la journée.
  • Pour mes couteaux, en  plus de 30 années de jungle, j’ai utilisé pas mal de modèles. Dont le plus polyvalent était le couteau hmong fabriqué à partir d’une lame de ressort de camion, par un vieil homme de Cacao. En ce moment j’utilise le Mora Garberg et Le Eldrid, très pratiques pour dépecer les caïmans en toute sécurité (gracieusement offert par la marque).
    Et le dernier, l’Avanona, que m’ont confier les concepteurs de la marque, afin de le tester sur le terrain. Le  modèle trappeur dont j’ai fait une empreinte pour placer la drill pour le feu à l’archer. C’est grâce en partie à ce dernier que je me suis sorti d’une situation délicate il y à trois ans. Comme j’ai coutume de dire, je parle de produit que j’utilise au quotidien et je peux donc recommander ces deux couteaux sans problème.
  • Un mot aussi sur le kodiak de chez Wildsteer, celui que nous avions dans l’émission Wild la course de survie diffusé sur M6. C’est un couteau solide, d’un bon design, je le trouve un peu lourd et pas très maniable pour l’utilisation que j’en fais. Cependant le service après vente est de qualité et dans la gamme qu’ils proposent, d’autres modèles seraient à même de me convenir. Ceci dit pour choisir son couteau vous pouvez dans un premier temps surfer sur le net, mais rien ne remplace une visite sur les salons de chasse ou de couteau et faire votre magasinage en toute lucidité.
    En premier lieux, c’est l’aspect visuel qui nous interpelle, puis la prise en main nous réconforte ou pas dans notre décision. Manipuler le couteau dans tout les sens, mimer les gestes les plus courant afin de tester sa maniabilité, son équilibre. Cracher sur le manche pour voir si il ne glisse pas, non la je plaisante! Mais rien ne vous empêche de prévoir une petite bouteille d’eau et un torchon afin de le rendre propre. Si vous achetez un couteau à plus de 150€, ne vous trompez pas. Votre interlocuteur, sera à même de vous renseigner sur les caractéristiques de la lame et du manche. Il est judicieux  par la même occasion de prévoir le nécessaire pour l’aiguisage de votre futur couteau. Pour le bushcraft et les expéditions, n’hésitez pas une seconde, un modèle à lame plate semelle est fortement recommandé. Prenez grand  soins de votre couteau, dans le sens de ne pas le perdre lors de votre première sortie. Cela arrive parfois. Bien évidement je ne le vous souhaite pas d’où ma mise en garde.

Respectez les gestes de sécurité. Un accident est vite arrivé. Référez-vous à l’article paru dans le numéro 6 de votre revue préférée sur le maniement des couteaux.

J’ai essaye de répondre, en toute objectivité à vos attentes, en espérant que vous ferez bon usage de votre futur acquisition.